La sécurité privée dans les villages: une dépense nécessaire ?

Malgré le travail effectué par la police, plusieurs municipalités des Laurentides font appel à des compagnies privées pour préserver la paix et la sécurité de ses citoyens pendant la saison estivale. L’info s’est entretenu avec plusieurs d’entre-elles pour mieux comprendre.
À la lumière des informations recueillies, la situation n’est pas la même partout.

Si la plupart des conseils municipaux estiment la prévention plus efficace avec des agents en uniformes, d’autres prônent une meilleure communication en confiant en partie à tâche à des employés municipaux. « Je sais que certaines villes veulent rentabiliser leur investissement en donnant des contraventions, mais nous, à Saint-Donat, nous axons nos interventions sur une meilleure communication avec les citoyens », stipule le directeur de la sécurité incendie et civile à Saint-Donat, Daniel Laviollette.

Pour cette raison, la municipalité confie les mandats de sécurité à des employés municipaux qui connaissent mieux la région, les règlements et les citoyens.

En mode prévention

Pour la mairesse de Val-David Dominique Forget, le recours à une compagnie privée à titre préventif est principalement motivé par l’augmentation de la population et le flot de nouveaux touristes qui ont émergé au cours de la pandémie. « Pour nous, le stationnement et la circulation, ça devenait problématique », exprime-t-elle.

Selon la mairesse, ce service qui en coûte annuellement 25 000 $ à la municipalité est apprécié par la plupart des gens.

« Avec nos événements, ça apporte plus de fluidité à notre milieu de vie au village […] Jusqu’à maintenant nous sommes satisfaits des services offerts par notre partenaire ».
Dominique Forget

Même son de cloche à Sainte-Agathe-des-Monts où la sécurité serait surtout requise pour le stationnement et le bruit causé par les locations à court terme.

« J’aime mieux voir la police s’occuper de la criminalité que de les voir intervenir pour des partys ou des choses du genre », illustre le maire de Sainte-Agathe-des-Monts, Frédéric Broué.

Pas toujours de suivi

Pour sa part, le directeur général de Mont-Blanc, Gilles Bélanger mentionne que la Municipalité n’a pas reconduit le mandat de sécurité pour la saison estivale 2022. « Au cours des dernières années, conjointement avec la Municipalité de Lac-Supérieur, nous avons donné divers mandats à trois entreprises différentes pour la gestion des plaintes occasionnées par la location à court terme […] notre degré de satisfaction du service rendu, et ce, envers l’ensemble des entreprises, ne nous motivait pas à renouveler les mandats de surveillance ».

Selon M Bélanger, c’est surtout la difficulté d’obtenir des suivis sur les situations en cours de la part des responsables de leur dossier qui a motivé la décision de ne pas reconduire ces mandats qui en coûtait 15 000 $ annuellement.

Des besoins ponctuels

À Mont-Tremblant, le responsable des communications Maxime Dorais stipule que « la Ville a recours à des entreprises de sécurité pour la surveillance de certains sites à vocation touristique ou de loisir afin de prévenir que des méfaits y soient commis, par exemple des graffitis sur le mobilier urbain ».

Selon lui, l’expertise de ces firmes peut également être sollicitée pour l’encadrement d’événements publics où celles-ci peuvent entre autres « assurer le contrôle à l’entrée du site, le respect des règles en vigueur ou encore la gestion de la circulation », stipule M. Dorais.

Il ajoute que la Municipalité est satisfaite de ses associations avec les compagnies de sécurité privée, même si elle collabore aussi avec la SQ pour les événements d’envergure.

Un rôle complémentaire

Du côté de la Sûreté du Québec, la porte-parole Marythé Bolduc mentionne que le travail des agents de sécurité sur le terrain ne nuit pas au travail des policiers, bien au contraire. « Nous avons des rôles complémentaires […] Comme nos cadets, les agents de sécurité sont des yeux supplémentaires, ils n’ont pas la formation des policiers pour intervenir dans toutes les situations, mais ils sont sur le terrain et peuvent contribuer à faciliter le travail des policiers », explique la représentante de la SQ.