Immobilier : Les Laurentides, terre d’accueil

D’ici 2032, huit régions devraient voir leur poids démographique augmenter aux dépens des neuf autres au Québec selon le plus récent Portrait économique des régions du Québec, édition 2023, publié récemment par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. C’est en Montérégie (de 17,0 % à 17,5 %) et dans les Laurentides (de 7,6 % à 8,0 %) que le poids démographique devrait croître le plus.
Louis Giguère B.A. Ecn., M. Sc., courtier immobilier résidentiel

Cette augmentation du poids démographique de la région se traduira par une augmentation de 12 % de la population. Avec un poids démographique de 8 %, la région administrative des Laurentides sera au 4^e rang des 17 régions administratives du Québec après Montréal, la Montérégie et la Capitale Nationale. Déjà après la pandémie, en 2021-2022, 7 200 personnes parmi les 34 469 personnes qui ont quitté Montréal au profit des régions limitrophes ont choisi les Laurentides. Cet apport de sang neuf est positif pour les entreprises et les services publics aux prises avec les problèmes causés par la rareté de la main d’œuvre. Je n’ai qu’à penser à ce jeune technicien en chauffage et ventilation, père de deux petites filles en bas âge qui a décidé de quitter son logement à Montréal pour s’établir à Sainte-Agathe où il a pu acheter un duplex à prix raisonnable à deux pas de l’école primaire! Un bel exemple de jeunes ménages aux prises avec des décisions importantes pour améliorer sa qualité de vie.

Des centres urbains laurentiens parmi les plus performantes de la province

Le nombre de ventes résidentielles au Québec a connu une hausse de 17 % au premier trimestre de l’année par rapport au même trimestre en 2023, une performance « dans les deux chiffres » qui n’a pas été vue depuis 10 trimestres! Les marchés de Saint-Sauveur et de Sainte-Agathe-des-Monts ont pour leur part enregistré des performances respectives de +30 et de +28 % pour se situer parmi les centres urbains les plus performants de la province. Il serait étonnant que ces augmentations aient été causées que par un bond soudain dans l’achat de résidences secondaires…

Retour à un niveau d’activité pré pandémique

Les ventes enregistrées dans la RMR de Montréal au mois d’avril présentent une hausse marquée de 26 % par rapport à la même période l’an dernier. Selon l’APCIQ, il s’agit d’un niveau d’activité transactionnelle légèrement inférieur à la moyenne historique enregistrée pour cette période de l’année depuis que les données sont compilées par Centris en 2000. La Région Administrative des Laurentides (Labelle à. Mirabel) a connu en avril une hausse de 20% des ventes et de 34% du nombre d’inscriptions en vigueur. Fait à remarquer, le marché de la MRC de la Rivière du Nord (de Prévost à Saint-Jérôme) est déjà en surchauffe! La MRC des Pays-d’en-Haut (de Sainte-Adèle à Sainte-Anne des Lacs) a connu une augmentation des ventes de +41%, de l’inventaire de +45% et du prix médian de +4 % et on observe des résultats similaires dans la MRC Les Laurentides (de Mont-Tremblant à Sainte-Agathe). Autre fait important à remarquer, dans la Région Administrative totale, le segment des résidences vendue entre 620 000 $ et 740 000 $ a augmenté de 48%. Si l’on jette un coup d’œil plus précis au marché des résidences vendues un million $ et plus, de janvier à mai 2024 par rapport à la même période l’année dernière, de Saint-Sauveur à Labelle dans l’axe de l’autoroute 15, l’augmentation est de 54 %! Ces résultats confirment l’expérience sur le terrain qui m’a permis de constater que plusieurs acheteurs sont prêts, ils ont les moyens et attendent le bon moment pour acheter LA résidence qui leur convient. L’augmentation de l’inventaire leur permet aujourd’hui de la trouver. L’anticipation d’une baisse des taux ajoute à leur motivation, d’autant plus que cette baisse pourrait amener des hausses de prix si la demande prend encore plus de vigueur.

Pressions sur le marché immobilier

L’apport de population vers les Laurentides exerce indéniablement une pression sur le marché immobilier. Bien que le segment des résidences haut-de-gamme se porte très bien, le segment des résidences abordables présente un déficit. En réponse à cette situation, des initiatives significatives ont été prises par certaines municipalités pour répondre à cette demande. À Sainte-Adèle, au cœur de la MRC des Pays-d’en-Haut affectée par un manque de logement, une partie importante du domaine du Chantecler fait l’objet d’un PPU (Programme Particulier d’Urbanisme) qui vise à établir les paramètres du développement immobilier qui pourra y être réalisé. L’objectif est d’y construire différents types d’habitations et de services de proximité dans un nouveau quartier à densité urbaine qui respectera à la fois le couvert forestier, la présence de sentiers, la connexion avec le parc du Mont Loup-Garou et la personnalité de Sainte-Adèle.

Un bel exemple d’efforts visant à conjuguer, nature, qualité de vie, accessibilité et cachet laurentien!

Profondément enraciné dans les Laurentides, Louis Giguère possède un baccalauréat en économie et une maîtrise en marketing du HEC de Montréal. Avant de devenir courtier immobilier, il a fait carrière en design, communications et marketing. Il sait créer de la valeur et mettre en évidence les attributs-clés des lieux et du patrimoine bâti laurentiens. Journaliste indépendant, il a écrit plusieurs articles sur des projets immobiliers, des maisons d’architectes, les tendances en consommation et le style de vie dans différents médias québécois.