Digue Morier : scénario cauchemar pour les entreprises de Lac-des-Écorces et Chute-Saint-Philippe

  • Publié le 12 dec 2023 (Mise à jour le 13 apr 2025)
  • Temps de lecture 2 minutes
Maxim Ouellette-Legault

L’impatience était palpable en matinée du 11 décembre à la Maison de l’Entrepreneur (ME) à Mont-Laurier, alors qu’une soixantaine de commerçants évacués de Lac-des-Écorces et de Chute-Saint-Philippe s’étaient réunis pour exprimer leur mécontentement.
Face à la fermeture forcée de leurs entreprises, des commerçants de Chute-Saint-Philippe et de Lac-des-Écorces accusent des pertes budgétaires conséquentes. Pour faire face à cette difficulté, certains menaçaient de faire fi des directives du gouvernement et d’ouvrir tout de même leurs commerces.

Les gens présents ont mentionné que ces fermetures sont avantageuses pour les compétiteurs, que certains employés menacent de quitter leurs entreprises et que le tout résulte en une perte de crédibilité pour les commerçants. « On est entrepreneur parce qu’on veut servir nos clients. Ce qui m’angoisse, c’est que certains engagements envers les clients ne seront pas tenus. Ce qu’on perd, on ne le regagnera pas avec un prêt ou de l’argent, ce sont des clients qui seront partis ailleurs », pouvait-on entendre sur place.

Pas de prêt

Alors que plusieurs d’entre eux se sont endettés lors de la pandémie, ils craignent de devoir s’endetter à nouveau. « Il n’y a pas un commerçant qui veut avoir un prêt supplémentaire. Des programmes de prêts, on en a eu pendant la pandémie, on ne veut pas devoir s’endetter à nouveau. On paie encore pour pandémie », ont acquiescé à l’unanimité les commerçants présents.

Une porte-parole a été désignée parmi les entrepreneurs, il s’agit de Geneviève Bélec, copropriétaire de la station-service Ultramar et du Motel des Écorces. Au nom des entreprises de Lac-des-Écorces, elle revendique des solutions à court terme auprès du gouvernement québécois, notamment d’étudier les situations propres à chaque entreprise.

« On demande une prise de décision plus rationnelle dans la gestion de la crise. Nous serions prêts à avoir un plan d’urgence spécifique, de se rendre à un endroit où tous les commerçants se réunissent en cas de rupture. »

Cette dernière évoque le temps estimé de l’impact de la vague, en cas de rupture de la digue Morier au barrage Kiamika. « On sait que la vague arriverait deux heures après la rupture à Chute-Saint-Philippe, puis cinq heures après pour Lac-des-Écorces. Nous avons le temps d’évacuer en cinq heures. »

Additionnons à cela le temps des fêtes qui est une période habituellement très lucrative pour les entreprises, sans parler de plusieurs articles qui, au retour des commerçants, seront périmés.

Une réponse concrète qui se fait attendre

Même si les entrepreneurs sont invités à prendre un rendez-vous auprès de la ME pour que leurs dossiers soient pris en charge, le brouillard rôde toujours au-dessus de la tête des entrepreneurs.

Au moment de la rencontre, le maire de Lac-des-Écorces, Pierre Flamand, a assuré à ses citoyens et à ceux de Chute-Saint-Philippe que les revendications des commerçants n’étaient pas tombées dans l’oreille d’un sourd. « Nous n’avons pas de réponses à vous donner. Nous avons cependant une rencontre avec le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), Benoit Charrette, où ces questionnements lui seront transmis. »

Lors de la conférence de presse du 11 décembre en après-midi, le ministre Charrette a sympathisé avec les entrepreneurs, sans toutefois donner de solution immédiate. « À partir du moment où les modalités des aides disponibles seront connues, ce sera la Maison de l’Entrepreneur qui sera l’interlocuteur et l’organisme responsable de faire un suivi auprès des entrepreneurs de la région. On comprend leurs inquiétudes et on sera à l’écoute pour ce qui est de la suite des choses. »

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